Le club valaisan déposera un recours vendredi au Tribunal cantonal bernois. Et une autre action se prépare devant le Tribunal fédéral, à Lausanne.

Non, le FC Sion ne se laisse pas abattre par les décisions judiciaires qui se suivent et se ressemblent, malheureusement pour lui. Dans ce nouvel épisode de ce qui rappelle étrangement le combat du pot de terre contre le pot de fer, les juristes du club valaisan vont déposer vendredi un recours auprès du Tribunal cantonal bernois, suite à la décision du Tribunal de Berne-Mittelland de ne pas lui octroyer des mesures provisionnelles dans l’affaire qui l’oppose à l’ASF (retrait arbitraire de 36 points).

«Dans ce cas, il faut différencier le fond du problème et le caractère d’urgence que nous désirons obtenir», explique Me Alexandre Zen-Ruffinen, un des avocats du FC Sion. «Sur le fond, la réponse du juge Hofmann nous est favorable, puisqu’il estime que le comité central de l’Association suisse de football n’était pas habilité à trancher et que, surtout, ses membres n’avaient pas la compétence pour nous enlever 36 points.»

Caractère d’urgence

«Sur le fond donc, il y a de grandes chances que nous obtenions gain de cause, poursuit-il, mais, comme nous sommes en plein championnat, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir une réponse définitive en mai ou en juin prochain. D’où notre recours sur le caractère d’urgence, que nous exigeons. Nous avons jusqu’au 25 février pour parfaire notre dossier. Comme cela tombe sur un samedi, l’usage permettrait d’attendre le lundi suivant, mais vendredi, notre recours sera déposé, pour éviter tout souci de délai.»

Le TF va être saisi

Dans l’autre dossier, celui qui oppose Sion à l’UEFA – exclusion du club de l’Europa League –, c’est le Tribunal fédéral qui va s’y intéresser: «La décision de recourir est prise. Selon nous, le TAS (ndlr: Tribunal arbitral du sport) n’avait pas la compétence de confirmer la décision de l’UEFA, ce n’était pas à lui d’être saisi. Nous voulons aussi démontrer que, dans cette affaire, le TAS a «roulé» pour l’UEFA; nous n’avons pas de preuves formelles qu’il y a eu pression sur le Tribunal du sport, bien sûr, mais il y a quelques épisodes qui nous font penser qu’il y a, pour le moins, certaines accointances troubles entre les deux institutions. On peut aussi se poser quelques questions sur certaines dates: la décision du TAS nous était promise pour le 23 décembre dernier, or soudainement tout a été réglé le 15, soit à la veille du tirage au sort des prochains tours des compétitions européennes.» Etonnant.

Bref, plus que de vagues impressions, il y a bien ce sentiment que l’on peut parfois faire avancer plus rapidement qu’on ne l’avait prévu un dossier aussi complexe, pour autant que ce soit au bénéfice de l’autorité: «Il ne faut pas se leurrer: il n’y aura jamais de réadmission du FC Sion en Europa League; ce que nous désirons, c’est gagner contre l’UEFA.» Puis réclamer des dédommagements. A quel niveau? «Impossible à établir à ce stade du dossier. Nous étions qualifiés en Europa League, cela a une valeur. Mais, après, aurions-nous gagné ou perdu tous les matches? Aurions-nous joué devant 4000 ou devant 15 000 spectateurs? Tout cela est impossible à quantifier avec précision. On fera ce travail quand le Tribunal fédéral nous aura donné raison», reprend Alexandre Zen-Ruffinen.

Par Jean-Claude Schertenleib.

Le Matin